Nous vivons tous des expériences négatives ou plutôt des expériences sur lesquelles nous collons l’étiquette « négatif ».

Combien de fois repensons-nous à quelque chose de désagréable (comme la sensation d’échec dans une entreprise qui nous tenait à cœur ou le conflit avec une personne), pourtant cet évènement s’est déroulé dans le passé et il n’y aurait plus lieu d’y penser. Et malgré tout, nous replongeons régulièrement dans cette ambiance sans parvenir à nous en défaire. C’est un peu comme si notre cerveau prenait le contrôle de notre vie et comme le décrit Richard Bandler avec humour c’est comme si ce cerveau nous disait : « Recommençons ! Il nous reste une heure avant le déjeuner, profitons-en pour penser à quelque chose de vraiment déprimant. Nous arriverons peut-être à nous mettre en colère avec trois ans de retard. » Ou encore face à la déception, avons-nous déjà envisagé ce que doit imaginer notre mental pour parvenir à être déçu : « Certains vont au cinéma, puis disent : « Ce n’était pas aussi bien que je le pensais. » Mais alors pourquoi sont-ils allés au cinéma puisqu’ils avaient un si bon film dans leur tête ? »*

Nous nous laissons mener par notre mental, qui est très prolifique et en activité permanente et nous sommes bien souvent en pilotage automatique. Alors des pauses de temps à autre s’imposent afin de reprendre contact avec la réalité présente en observant ce qui nous entoure et ce qui se passe à l’intérieur de nous. Cette observation demande objectivité, absence de jugement et une certaine dose d’humour pour ne pas se prendre trop au sérieux. Rien de ce que nous pensons n’a d’existence réelle, toute pensée est fugitive et impermanente.

Afin que vous puissiez vérifier par vous-même l’influence que vous pouvez avoir sur vos pensées, je vous propose quelques petites expériences :

Installez-vous confortablement, prenez une grande respiration et remémorez-vous une expérience très agréable que vous avez vécue. Vous pouvez, si cela vous aide, fermer les yeux afin de retourner plus profondément dans ce contexte. Visualisez la scène du mieux que vous pouvez, en voyant le décor, les personnes s’il y en a, les couleurs, la lumière ; en entendant les sons, les voix (ou pourquoi pas le silence) et en ressentant toutes les sensations et les émotions de ce moment agréable.
devperso39
Une fois que vous avez bien pénétré dans ce souvenir, vous allez maintenant vous amuser à transformer cette scène en la rendant, dans un premier temps, plus lumineuse. Tandis qu’elle s’éclaircit, observez comment votre ressenti intérieur se modifie. Puis dans un deuxième temps, vous allez à l’inverse l’assombrir jusqu’à ce qu’elle devienne presque obscure et imperceptible et notez à nouveau ce qui se passe en vous.

Et pour terminer, faites la revenir à son intensité initiale.

En règle générale (sauf exception particulière), quand on accentue la lumière, cela a pour effet d’augmenter l’intensité des émotions alors que lorsqu’on baisse la luminosité, les émotions s’affaiblissent.

De la même façon, en reprenant ce même souvenir ou en en choisissant un autre, vous rentrez à nouveau dans cette expérience agréable. Et cette fois-ci, vous allez, non pas modifier la lumière mais intervenir sur la taille de l’ image. Vous agrandissez l’image jusqu’à ce qu’elle remplisse tout votre champ visuel, toute votre tête et observez ce que cela change en vous. Ensuite vous réduisez la scène jusqu’à ce qu’elle ne devienne plus qu’un petit point, en vérifiant toujours quelles modifications se présentent à l’intérieur de vous. Et ensuite ramenez l’image à sa taille initiale.

Là encore, le fait d’agrandir une scène a tendance à intensifier les sentiments éprouvés, tandis que la diminution de la taille va les amoindrir. Toutefois, si vous constatez des effets différents pour vous, cela n’a pas d’importance, le seul intérêt étant de découvrir ce qui fonctionne le mieux pour vous afin de pouvoir agir sur une expérience qui ne vous convient pas ou encore intensifier une expérience que vous souhaiteriez plus puissante.

Vous pouvez également jouer en intervenant sur la distance, en rapprochant ou en éloignant l’image et remarquer quelle modification intérieure a lieu.

Ayant pour objectif de vérifier ces premières constatations, vous pouvez refaire ces trois pratiques en prenant cette fois-ci, un évènement légèrement déplaisant et en jouant tour à tour, avec la luminosité, la taille ou la distance. Voyez ce qui a le plus d’influence pour diminuer le ressenti de ce souvenir. Il est important pour commencer de choisir un événement qui ne soit pas trop chargé émotionnellement afin d’apprendre à manipuler vos images intérieures. Par la suite, quand vous aurez l’habitude de procéder ainsi, vous pourrez procéder avec des évènements plus perturbants.

Il est intéressant de constater que dans le langage courant nous employons fréquemment ces métaphores, parlant de lumière ou de taille :

• Je vois tout en noir ;
• Je vois la vie en rose ;
• Je fais une montagne de tout cela ;
• Je suis dans le brouillard, je ne sais pas où je vais ;
• J’envisage de brillantes perspectives ;
• Je n’arrive pas à prendre du recul ;
• J’ai pris de la distance par rapport à tout cela ;
• etc.

Bonnes expériences !

* Extrait du livre « Un cerveau pour changer » de Richard Bandler (où vous en saurez plus pour transformer vos expériences et maîtriser votre mental)