Se mettre dans les baskets de l’autre

Se mettre dans les baskets de l’autre

Les positions perceptuelles :

En PNL, il existe 4 positions perceptuelles, mais nous nous contenterons aujourd’hui de parler des trois principales. Ces positions perceptuelles sont les points de vue que l’on peut adopter pour appréhender une expérience et avoir ainsi une vision plus élargie de la situation. C’est regarder les choses sous un autre angle, ce qui nous permet d’accroître notre capacité à observer, ressentir, comprendre et à trouver des solutions (dans le cas d’un conflit).

D’ordinaire nous vivons une expérience à partir de notre point de vue (ce qui d’ailleurs n’est pas toujours le cas pour certaines personnes, nous en reparlerons un peu plus loin), avec nos valeurs, nos ressentis, notre vision du monde. Il s’agit là de la première position.

Dans la deuxième position, nous nous mettons dans les baskets de l’autre c’est-à-dire que nous faisons l’expérience en cherchant à voir avec sa vision des choses, entendre à sa manière, ressentir, penser avec ses critères et ses valeurs. Nous adoptons sa vision du monde.

La troisième position est une position d’observateur, neutre, non impliqué dans la situation. Il s’agit d’une position de recul dans laquelle l’observateur observe les deux personnes ainsi que la relation qui existe entre elles. De ce fait, il collecte des informations sur les interactions entre les deux protagonistes, il analyse et cherche des solutions si nécessaire. Il est détaché de toute émotion. Pour cela, il peut s’éloigner le plus possible pour atteindre à ce détachement émotionnel nécessaire.

Le jeu des chaises :

Concrètement, il est possible de jouer au jeu des chaises, et ainsi de matérialiser dans l’espace ces trois positions. Prenez deux chaises qui vont représenter les deux personnes : vous (que nous appellerons X dans la suite de l’exercice) et votre interlocuteur). Disposez-les de manière à recréer la scène que vous souhaitez revivre afin d’obtenir plus de choix ou plus d’informations sur ce qui s’est passé. Identifiez clairement votre chaise et la chaise de votre interlocuteur.

Installez-vous sur votre chaise et soyez pleinement là, présent à vous-même en train de revivre cette scène de votre point de vue et posez vous ce genre de questions :

  • Qu’est-ce que je vois ?
  • Qu’est-ce que j’entends ?
  • Qu’est-ce que je ressens ?
  • Qu’est-ce que je pense ?
  • Qu’est-ce que je me dis ?

Quand vous avez complètement intégré cette 1ère position, prenez une grande respiration, faites quelques pas et installez-vous sur la chaise de votre interlocuteur (appelons le Y pour simplifier). Et mettez-vous dans la peau de cette personne comme un acteur intègre pleinement son personnage. De la même façon, posez-vous ces questions :

  • Dans la peau de Y, qu’est-ce que je vois ?
  • Dans la peau de Y, qu’est-ce que j’entends ?
  • Dans la peau de Y, qu’est-ce que je ressens ?
  • Dans la peau de Y, qu’est-ce que je pense ?
  • Dans la peau de Y, qu’est-ce que je me dis ?

Quand vous avez complètement intégré cette 2ème position, prenez à nouveau une grande respiration et faites quelques pas. Puis prenez un peu de distance par rapport aux deux chaises et imaginez que vous êtes un observateur totalement extérieur face à ce qui se déroule devant vos yeux, comme le cinéaste examine l’ensemble de la scène. (N’hésitez pas à reculer encore et encore pour atteindre le détachement émotionnel). Vous regardez et vous écoutez et vous pouvez vous poser ces questions :

  • Comment agit X ? Quel est son fonctionnement, sa façon de penser ?
  • Comment agit Y ? Quel est son fonctionnement, sa façon de penser ?
  • Quelle relation s’établit entre ces 2 personnes ?
  • Quels comportements pourraient être plus adaptés dans cette situation ?
  • Quels conseils donneriez-vous à X et à Y ?

Puis revenez à votre propre position et intégrez toutes les informations que vous avez pu recueillir grâce à ce changement de position et voyez ce que cela modifie en vous et dans vos comportements.

L’intérêt de cet exercice est d’accroître notre compréhension d’autrui et d’une situation particulière grâce à cette prise de recul. Plus nous disposons de perspectives différentes sur une situation et plus de choix et de compréhension s’offrent à nous.

En s’entraînant ainsi régulièrement, on parvient également à prendre de plus en plus facilement de recul dans les situations réelles.

chaises

Établir un juste équilibre :

Certaines personnes vous diront qu’elles n’arrivent pas à se mettre à la place de quelqu’un d’autre ou à prendre du recul, par contre d’autres personnes vont constamment se mettre dans la peau des autres et s’oublier elles-mêmes ou d’autres encore vont sembler détachées de toutes émotions, à distance des situations. C’est signe qu’une position est utilisée de façon trop dominante alors qu’un juste équilibre entre ces trois positions est à rechercher.

Un excès de la première position amène à un manque de compréhension et de prise en compte des idées et des émotions d’autrui. Un excès de la deuxième position conduit à une sous estimation de ses propres critères (on ne vit plus qu’en fonction des autres et on ne tient plus compte de ses propres désirs) tandis qu’un excès de la troisième implique un détachement exagéré et une non implication émotionnelle.

Chaque position est intéressante et présente des éléments d’information. Il n’y a pas de vision « exacte » de la réalité, chacun a sa propre interprétation et visiter ces différentes visions est essentiel dans la communication et pour vivre en bonne harmonie.

Testez, découvrez et venez partager vos observations !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *