Bien communiquer (2)

Bien communiquer (2)

Revenons sur la communication, suite au précédent article « Bien communiquer (1) », afin d’aborder aujourd’hui la généralisation et la distorsion.

La généralisation :

Ce processus consiste à transformer des données concrètes en données générales et abstraites. Il s’agit du cas où à partir d’une expérience précise (par exemple : quelqu’un arrive en retard à son rendez-vous), nous allons en faire une règle générale en lui disant : « Tu es toujours en retard ! » Cette façon de procéder est très fréquente et a l’inconvénient de nous enfermer ou d’enfermer l’autre dans une certaine fixité, il convient donc de casser le cadre afin de s’ouvrir sur de nouveaux choix. Pour cela, nous pouvons soit conforter la personne dans son excès en lui disant : »Est-ce toujours le cas ? » ou au contraire chercher un contre-exemple tel que : « N’y a t-il pas une fois où je suis arrivé à l’heure ? »

Il y a ensuite toute la série de limites et de règles que nous nous imposons à nous-même au travers des « il faut », « je dois », « je peux », « je ne peux pas », « je crois » etc. auxquelles nous pouvons répliquer :

  • Qu’est-ce qui t’en empêche ?
  • En quoi est-ce nécessaire ?
  • Quelle raison t’y oblige ?
  • Que se passerait-il si tu le faisais malgré tout ?

La distorsion :

Plusieurs variétés de distorsions existent, comme la nominalisation qui est un concept abstrait (exemple : l’amour, la liberté, le respect, la communication, etc.) et qui peut prendre des définitions bien différentes selon les individus. Alors si nous ne précisons pas exactement quelle est l’expérience que nous mettons derrière ces mots, nous pouvons nous trouver dans l’incompréhension ou le malentendu face au message transmis.

La lecture de pensée est un moyen très utilisé pour faire dire à quelqu’un quelque chose qu’il n’a pas réellement formuler : « Je sais ce que tu es en train de penser ». C’est juste une supposition face à un comportement et il est donc important de vérifier pour découvrir ou non la véracité de cette supposition, de la manière suivante :

  • Comment le sais-tu ?
  • Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

Le fait d’établir des liens entre des évènements distincts et considérer ces liens comme une fatalité ou une conséquence inévitable, là aussi enferme dans un cadre et empêche de voir d’autres possibilités. Par exemple :

  • Il pleut alors la journée va être mauvaise.
  • Quand je suis critiquée, je doute de moi.
  • Regarde ce que tu m’as fait faire.
  • Il est en retard, il ne m’aime plus.

L’important est alors de casser cet enchaînement en démontrant que d’autres causes produisent le même effet ou que ces mêmes causes produisent d’autres effets. Les questions utiles pourront être :

  • Comment cet enchaînement se produit-il ?
  • Comment pourrais-tu voir les choses différemment ?
  • Est-il déjà arrivé que ceci ne cause pas cela ?

En repérant ces différentes imprécisions dans la communication, cela permet non seulement de mieux comprendre notre interlocuteur, mais aussi en repérant ses schémas répétitifs, cela permet aussi de mieux percevoir notre mode de fonctionnement. Car si la personne est sans cesse dans les « je dois » ou « il faut », cela signifie qu’elle s’impose des obligations et a tendance à voir le monde sous le mode de la contrainte plutôt que sous celui des opportunités. Nous avons donc des informations importantes sur la personne qui nous permettent là encore de mieux pénétrer dans son mode de pensée et donc de mieux la comprendre.

Nous pouvons repérer aussi dans notre propre langage, ce qui revient fréquemment afin de mieux nous connaître et de faire émerger ce qu’inconsciemment nous nous cachons, les interdits que nous nous mettons, ce que nous omettons dans notre environnement ou la manière dont nous transformons la réalité. Toute cette approche peut être riche d’enseignements, alors je vous invite à l’explorer à votre rythme.

Et en même temps, nous pouvons toujours garder en arrière plan, que les mots restent des mots, les pensées ne sont que des pensées, rien qui ne soient palpables et réels… et donc de relativiser par rapport à l’importance que nous donnons à tous ces mots. Ce ne sont que des nuages qui passent sur le ciel de notre mental !

 

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