Je vous disais dans mon précédent article « Le pouvoir du mental« , que le mental est à l’origine des émotions, soit par ces mots formulés intérieurement, soit par la venue d’images mentales. Ces émotions sont donc aussi un bon moyen de prendre conscience de tous les tours que nous jouent le mental, d’une façon plus visible (dans la mesure où l’on n’est pas coupé de ses émotions). D’ailleurs quand on ressent une certaine émotion, on peut s’amuser à remonter le fil pour savoir quel dialogue ou quelle image a pu la provoquer.

Dans certains cas, on peut croire que c’est la personne qui est en face qui en est responsable, mais en fait elle n’a fait qu’appuyer sur un point sensible, quelqu’un d’autre aurait très bien pu réagir d’une tout autre manière. L’attitude de l’autre nous a perturbé parce que notre mental s’est senti attaqué ou déstabilisé en fonction de tous nos concepts, de nos croyances ou de la façon dont nous aurions aimé que cela se passe. Et là, à nouveau nous revenons dans le mental et la notion de passé et futur.

Qu’est-ce réellement qu’une émotion ?

Si nous revenons dans l’instant présent, une émotion se résume uniquement à des sensations physiques et des images mentales, rien qui ne soit durable. Si on la laisse passer sans s’y accrocher, elle va s’en aller comme les nuages poussés par le vent. Si parfois elle semble rester c’est parce qu’on l’entretient et même qu’on en rajoute en se racontant plein d’histoires.

Comment se libérer d’une émotion ?

La prochaine fois que vous êtes confronté à une émotion perturbatrice, je vous invite à vous poser quelques minutes et à faire ce petit test : (Il est préférable de ne pas commencer avec une émotion trop intense pour la première fois)

Prenez une grande respiration, puis prenez conscience des sensations que vous ressentez dans votre corps : sensation de chaleur ou de froid, serrement, mains moites, picotements, tension d’une certaine zone, tremblements, douleur, larmes, etc. Puis observez comment cela se déplace ou se modifie peu à peu, sans rien faire d’autre qu’observer. Au bout d’un moment, vous constaterez que cela disparaît peu à peu et qu’un certain calme s’installe en vous. Et d’ailleurs quand vous êtes ainsi centré sur les sensations, vous ne pouvez même plus nommer cette émotion, il n’y a plus que des manifestations physiques qui s’atténuent peu à peu puis disparaissent comme par magie.

S’il s’agit d’un événement important à l’origine de l’émotion, il est probable que l’émotion réapparaisse au bout d’un moment, alors vous recommencez le même processus et à nouveau, elle va s’envoler. Et à chaque fois que cette émotion disparaît comme elle est venue, vous pouvez avoir un peu plus confiance dans le processus qui est en train de se dérouler devant vos yeux, vous observez ce qui se passe avec plus de détachement et de confiance quant à la disparition de l’émotion. Et au bout d’un certain nombre de répétitions, vous aurez complètement traversé l’émotion. Cela est bien différent de vouloir repousser une émotion, ce qui au contraire la ferait revenir avec encore plus d’intensité.

On peut comparer les émotions comme des vagues à la surface de la mer. Parfois il y a de la tempête, mais au fond de la mer, tout est calme. De même à l’intérieur de nous se trouve également un espace de calme. La méditation est un moyen d’accéder plus facilement à cet espace. Une autre image que j’aime bien en lien avec ce ressenti : Au début les émotions sont comme des gros bouillonnements à la surface de l’eau et avec la pratique de l’observation et de la méditation, elles deviennent ensuite juste des bulles qui éclatent ici ou là à la surface.

Et comme toute chose, c’est avec l’entraînement que tout cela pourra se révéler vraiment en vous.

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